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Rabanes à Madagascar

La production et l’exportation de l’artisanat en rabane était une activité majeure à Madagascar dans le passé.

Le livre ‚Madagascar, la Grande Ile‘, publié 1939, en parle:

Artisanat Madagascar 1939_rabane

Madagascar 1939_rabane

RABANES

Centres de production : côte Est : Maroantsetra, Tamatave, Vatomandry, Mahanoro, Mananjary, Manakara, Farafangana, Vangaindrano, lfanadiana, Antalaha ; intérieur : Tananarive,  Maevatanana.

Divers types :
a) rabane betsimisaraka rayées dans le sens de la longueur de bandes voyantes ;
b) rabanes tsimihety, également rayées, mais de bandes plus étroites et de couleurs plus variées que les précédentes ;
c) rabanes sakalaves, blanches ou rayées de blanc, rouge et noir ;
d) rabanes menabe, dans lesquelles la couleur rouge  domine, mais qui  comportent  aussi des raies  noires et blanches ;
e) rabanes jabo, qui sont confectionnées sur !es hauts plateaux : ce sont des rabanes de raphia et coton ou raphia et soie.

Pays importateurs de rabanes : France, Réunion, Allemagne, Italic, lndo-chine.

Quantités exportées de Madagascar en 1937 : 477 quintaux, représentant  une valeur de 626.000 francs.

Du livre : Madagascar, la grande ile, publié 1939, page 108

chapeaux de paille

La production et l’exportation de chapeaux de paille étaient une activité majeure à Madagascar dans les années 1920 / 1930.

Madagascar la grande ile 1939

Madagascar la grande ile 1939

Le livre ‚Madagascar, la Grande Ile‘, publié 1939, en parle:

CHAPEAUX DE PAILLE

Centre de production dans la colonie : Tananarive, Majunga, Diégo-Suarez, Fianarantsoa, Fort-Dauphin, TuIéar, Morondava, Nossi-Bé.

Divers types de pailles employés :
a) paille manarana, fournie par le palmier Ravenoa ;
b) paille ahibano, fournie par une cypéracée : le Cyperus medicaulis, employée pour la confection de la plupart des chapeaux exportés ;
c) paille penjy, produite par une cypéracée de la côte Est (Lepironia mucronata) ;
d) paille  voatokana,  tirée en  général  du «dara» (Phoenix reclinata) ;
e) paille taindrodrota, foumie par ne graminée : le Sporolobus indicus ;
f) paille d’agave americana.

Alors que les chapeaux manarana, ahibano, penjy, taindrodrota et voatokana  sont tressés, ceux d’agave, dénommés a tort «chapeaux aloès», sont cousus.

En 1937, il a été exporté de Madagascar 104.631 pièces de chapeaux de paille tressée, valant 239.000 francs. Principaux pays importateurs : France, Angleterre, Allemagne.

Du livre : Madagascar, la grande ile, publié 1939, page 107

Une belle promenade au Zoma

Le marché du Zoma s’étalant, jusque dans les années 1990, en plein centre d’Analakely sur l’esplanade, est devenu une image inhabituelle, banale pour les Tananariviens, malgré certaine chanson bien connue de notre Henri national. Et pour les « anciens de Mada­gascar », Tana sans son Zoma n’est plus Tana.

Voici ce qu’en dit Urbain-Faurec. « Spectacle inchangé depuis les anciens jours, en plein centre de la ville, sur la place d’Analakely, le grand marché s’ouvre chaque matin. Le plus important est celui du vendredi, en malgache zoma ; la place même d’Analakely porte également ce nom. »
De tous les villages des environs, paysans, pasteurs, éleveurs et artisans apportent au marché le produit de la terre, de la ferme ou de l’atelier.

Sous des tentes sommaires et des parasols colorés, s’entassent les légumes, les fruits et les lourdes soubiques débordantes de riz.

« Sur le bord d’un trottoir qu’encombrent les chalands, les fleurs des Hauts-plateaux jettent une note chaude ». Plus loin, en amoncellement mouvant et piaillant, les volailles.

En petits tas méticuleusement dosés, s’alignent sur des nattes toutes les herbes de la pharmacopée malgache : les « fanafody » qui guérissent de la fièvre, les graines qui calment, les écorces qui cicatrisent et jusqu’aux plantes dont les savants mélanges composent des philtres infaillibles.

Sculpteurs sur bois, peintres sur soie, brodeurs de rabanes et tisseurs de paille fine exposent leurs œuvres ingénues mais habiles.

« Et toute cette foule vêtue de lamba blancs qu’incendie le soleil, va, vient, vend et achète dans une animation prodigieusement silencieuse. Témoignage incompréhensible de cette race qui vit sur une terre accueillante et sous un ciel favorable. »

Plus tard, Henri Fournier jette un regard tout autre sur le Zoma où, pour lui, la gaieté règne.
« C’est un spectacle peu banal que le Zoma vu de l’escalier de la Place Colbert ou des hauteurs de Faravohitra : les lamba, écharpes blanches dans lesquelles se drapent les Malgaches, mettent leur note claire parmi les ombrelles de couleurs vives des Ramatoa et des marchands. La foule n’est ni criarde ni exaltée, mais grouillante et gaie sous le soleil. »

Les cuisiniers, soubique à l’épaule, descendent et remontent les longs escaliers à la recherche des denrées indispensables aux repas de leurs Vazaha ; sur le carreau, fruits et légumes s’étalent à leur choix.

« Le marché de Tananarive est pour les maîtresses de maison l’un des agréments de leur existence. Il leur permet une table riche et variée et une promenade matinale pittoresque et agréable. Tous les légumes d’Europe sont là, des plus humbles aux plus renommés ; tous les fruits à une exception près, mettent leurs couleurs vives sur les nattes des vendeurs. »

Dans un coin, le marché aux fleurs est un vrai jardin parfumé : mimosas, œillets, pois de senteur, roses, violettes, arums se mêlent et attirent le passant. Et voici les poteries « indi­gènes » aux formes élégantes : vases à fleurs, pots de table pour garder de l’eau bien fraîche, terrines, beurriers ; et les graphites travaillés : cendriers fragiles mais gracieux.

Plus loin, on peut acquérir malles et valises, boîtes et cartons, mais « il faut prendre garde aux couvercles qui restent dans les mains ou la serrure qui ne ferme pas ».

Le marché, peut-être le plus curieux, est celui de la ferblanterie locale qui utilise les « daba » importés, débarrassés de l’essence ou du pétrole. « Tout objet de ferblanterie est fabriqué avec un ou plusieurs morceaux de bidon : pot du laitier, poêles et casseroles de cuisinier, pelles du jardinier, jouets. »

Ces derniers ornés de coloris criards, reproduisent plus ou moins bien les jouets européens ou les animaux du pays.

Enfin, voici les étoffes :

« Lainages et cotonnades achetés aux magasins de Tananarive pour être souvent revendus avec un maigre bénéfice ; tricots multicolores, raba­nes dorées si fines et appréciées, et raphia plus grossier… chapeaux de paille ronds ou pointus admirablement tressés ; et surtout, recherchés des riches Malgaches comme des Européens, les lambamena en soie sauvage de couleurs ravissantes, tissés finement par les femmes du pays. »

source: L’Express; 05 janvier 2013