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tourisme Madagascar 1939

CHAPITRE IV (extraits de Madagascar, la grande île, publié 1939)

LE TOURISME

Madagascar_grande_ile_1939

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Madagascar est une terre a enchantement pour le touriste. La richesse de sa flore, la fougue, l’exubérance de la végétation de ses plaines orientales, les sites captivants de ses montagnes, la grandeur morne de quelques-uns de ses plateaux, le surgissement de ses cités pittoresques et colorées, l’éclat de ses couchers de soleil, les caprices de la mer qui bat ses côtes y offrent, aux yeux et à l’imagination du voyageur, des attraits sans cesse renouvelés. Il n’est pas jusqu’aux vestiges du passé d’une population déjà arrivée, avant l’occupation française, à une sorte de demi-civilisation, qui ne soient de nature à exercer sur lui une certaine puissance de séduction.

Dans l’ouvrage : Images et Réalités coloniales (Images et Rèalités coloniales, par Gaston PELLETIER et Louis ROUBAUD, avec des bois gravés de Robert Saldo. Edition André Tournon, 257, rue Saint-Honoré, à Paris.), dont nous citerons plusieurs passages, au cours de ce chapitre, il est dit, fort justement, que « grâce à la merveilleuse route que suit le chemin de fer, le voyageur peut avoir, en un seul jour, une idée générale de l’aspect du pays. En quittant, le matin, l’intense végétation du littoral, on arrive, le soir, à 1.400 mètres d’altitude, sur les plateaux rouges de l’Emyrne au milieu de monts arides, égayés cependant par la verdure des rizières ».

Un visiteur moins pressé sera toutefois bien inspiré de quitter, à l’occasion, routes et chemins de fer qui conduisent surtout aux centres les plus importants, aux villes les plus connues. Il aura intérêt à utiliser le « filanzane » malgache, à recourir aux services des « bourjanes ». Les « bourjanes », — les porteurs de Madagascar, — sont, contrairement à ce que l’on pourrait penser, heureux de leur sort. Sauf chez les peuplades encore barbares, où l’usage du costume est presque ignoré, ils sont vêtus de lambas blancs, sortes de péplums qui leur donnent l’allure de statues antiques, et coiffés crânement, sur l’oreille, de chapeaux à larges bords. Ce sont de bons enfants en qui on peut avoir la plus entière confiance. Escaladant des pentes périlleuses, traversant des rivières au courant dangereux, ils ont, à l’instar des mules, le pied sûr et accomplissent leur tâche avec autant de bonne humeur que de bonne volonté.

Le principale excursion à tenter à Madagascar est, tout de même, celle qui a pour objet la capitale du pays. On y accède parmi les fleurs : « daturas, lilas de Perse, mimosas, roses trémières sont les bordures ordinaires des chemins ». Et voici alors le spectacle qui frappe le regard :

« La cité royale, la capitale de l’île, Tananarive (Antananarivo), la grande ville rouge aux mille « guerriers », dresse à flanc de montagne ses bizarres villas construites en terre durcie, ses jardins charmants et ses hautes terrasses. Comme une couronne, au sommet, le palais en deuil de la dynastie hova, — le Manjakamiadana, — marque encore à sa vieille horloge l’heure fatale du départ pour l’exil de la dernière reine. Le boulet français qui, en 1895, sonna le glas de la reddition, a laissé, au faîte de l’édifice, la trace de sa blessure. Une construction de pierres recouvre entièrement l’antique palais de bois. Sur la grille d’entrée, un grand aigle de bronze, souvenir de Napoléon III, déploie ses larges ailes. Non loin de là, le petit palais d’argent où le premier ministre recevait autrefois les ambassadeurs et le palais de Manampisoa, ancienne demeure de Ranavalona III. Entre le Palais d’Argent et la Chapelle de la Reine, l’inimaginable case en bois à toiture détone d’Andrianampoinimerina, petite habitation barbare jusqu’à la sauvagerie, qui, sur cette terrasse, au milieu de ce groupement de constructions inspirées par notre civilisation et baptisées du nom pompeux de palais, garde bien à elle seule le caractère véritable des mœurs malgaches. »

Il faudrait pouvoir s’arrêter aux autres monuments de Tananarive : ils sont nombreux. Il faudrait réserver un instant d’attention à ses tombeaux, si curieux, à tant d’égards, aux débris de ses « rovas », vieilles fortifications, comme on en rencontre encore dans les bourgades de l’Imerina. Il faudrait, enfin, avoir le loisir de promener son regard sur l’horizon lointain « où deux lacs mettent le reflet de leur miroir bleu » où s’aperçoit, à l’Ouest, « l’émeraude des rizières », où au contraire se discerne, à l’Est, l’aspect « désertique d’un bouleversement volcanique ». Mais il y a, à Madagascar, d’autres villes et d’autres centres d’excursion.

Assise sur un mamelon verdoyant et bien abritée contre le dur vent d’Est, il y a, par exemple, à vingt kilomètres de Tananarive, Ambohimanga, la ville sacrée : « L’ombre des grands arbres contenus dans ses remparts garde toute l’histoire de son mystérieux passé. Elle fut le berceau de la monarchie hova et la maison d’Andrianampoinimerina, vide aujourd’hui, conserve encore l’allure ancienne, ne serait-ce que par les sculptures sur bois précieux, qui en font les principaux ornements et qui rappellent l’art arabe primitif. Un peu du caractère mystique d’Ambohimanga, cependant, a disparu, depuis le transfert dans le « rova » de Tananarive des corps des rois qui y furent ensevelis. Ce transfert avait été jugé indispensable par le général Gallieni pour couper court à une légende malgache qui voulait que la terre provenant de ces sépultures procurât l’invulnérabilité. Or, cette légende servait de base à toutes sortes d’intrigues auxquelles se heurtait notre civilisation. Les tombeaux en ruine sont demeurés derrière la maison royale, avec la pierre sainte que le souverain régnant avait seul le droit de toucher. A l’Ouest de ces tombeaux, se trouvent les vestiges du lieu des sacrifices, où l’on immolait les bœufs destinés, le jour de la fête du fandroana, à être envoyés aux douze collines sacrées. C’est à cet endroit que, pour célébrer le culte des ancêtres, oh adressait, à leurs mânes, des prières et des vœux. Non loin de là, dans une fosse carrée, étaient parqués les bœufs sacrés. »

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Dans cette même région centrale de Madagascar, au pays des cratères éteints, on rencontrerait encore le lac ltasy. « Le monstrueux caïman y fait contraste à la grâce divine de l’aigrette, aux grandes ailes rosées des flamants. Les pirogues des pêcheurs s’avancent prudemment sur cette nappe dangereuse, au milieu de laquelle pullule tout un peuple de poissons. » On y trouverait, également, en amont du petit village de Ramainandro, les chutes fameuses du Kitsamby. On visiterait enfin, à une faible distance du mont Vohitra, au voisinage de lacs nombreux et d’un pittoresque varié, le Vichy malgache, la ville d’Antsirabe, célèbre par ses eaux thermales.

Surtout, il serait impardonnable de négliger, sur la route d’Antsirabe à Fianarantsoa, Ambositra. C’est la ville des roses. Dans cette heureuse cité, « elles envahissent tout. Elles parfument tout, les haies, les jardins, les maisons. Elles donnent, à cette petite ville étagée, la grâce exquise et fraîche d’un bouquet. Tout est en gradins dans ces parages, même les rizières. La campagne est remarquable par ses nombreux menhirs, dont chacun porte son histoire, et par ses forêts de tapia, asiles du « landibé », araignée à soie du pays. »

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Que d’autres spectacles à contempler à Madagascar, Dans le district de Vatomandry, au village de Saivazama, au milieu d’un paysage tourmenté, solitaire et grandiose, il y a, sur la rivière Manandra, un pont naturel de 50 mètres de long qui forme une arche grandiose et excite au plus haut point l’admiration du visiteur. Un voyageur anglais, M. Kestell Cornish, écrit à ce sujet : « Lorsqu’on se tient sous le pont, dont la largeur est colossale, et qui ne le cède en rien à tout autre beau spectacle de la nature, on aperçoit deux superbes cascades surmontées d’une falaise boisée de chaque côté de la gorge. L’effet de l’ensemble défie toute description. » Un autre voyageur anglais, M. Baron, dit, de son côté : « C’est réellement une des vues les plus merveilleuses et les plus pittoresques que l’on puisse imaginer. Il est évidemment difficile de comparer avec un autre phénomène naturel de cette espèce ; mais, si le pont et ses alentours étaient situés dans les Iles Britanniques, sa réputation ne serait certainement pas hors rang avec la grotte de Fingal (Fingal’s Cave) et la « Chaussée des Géants ».

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Au nord de l’île, la région de Diégo-Suarez a, elle aussi, tout ce qu’il faut pour captiver l’attention du touriste. Il y a d’abord à voir la rode de Diégo elle-même, la plus vaste du monde, après celle de Rio de Janeiro, et où la France possède une position militaire de premier ordre. Il y a à contempler les panoramas magnifiques qui se dédoulent sous le regard des hauteurs de la montagne d’Ambre. Il y a à parcourir la belle plage d’Orangéa, à visiter la Mer des Coraux à marée basse : « La limpidité et la clarté de l’eau sont telles que l’on distingue les moindres détails du fond ; il semble que tous les objets sont vus à travers un fin cristal. C’est un splendide aquarium, un paysage féerique. Les nombreux polypiers sont roses, bleus, vert tendre, violets, rouges, rutilants même, jaune, gris, etc. Toute la gamme des couleurs y est représentée, toutes les formes de ces curieux animaux existent. »

La Mer des Coraux ne possède pas seulement des polypiers. « Toute une faune y vit et évolue : poissons, crustacés, holothuries, oursins, étoiles de mer, etc… A la surface, ce sont les nageurs de haute mer : requins gris clair, anguilles de mer aux verts reflets, carangues irisées et gracieuses, marsouins prenant bruyamment leurs ébats, sardines poursuivies par des mouettes, goélands aux ailes lanche », poissons volants traversant la surface des flots. » Dans toute la région, il y aura, en outre, à visiter des lacs, des falaises en forme de château fort, des grottes comme celles de l’Ankara, des chutes d’eau comme celles du Mahavavy.

En ayant recours, selon de savantes combinaisons, au filanzane, à l’automobile, au bateau, au chemin de fer, sans parler de la marche à pied, le touriste peut, à Madagascar, satisfaire, sous des formes très diversifiées, sa légitime curiosité et enrichir son imagination de magnifiques visions.

 

LE VOYAGE (extraits de Madagascar, la grande île, publié 1939)

Choix d’un itinéraire. — Pour bien voir Madagascar, il faudrait, débarquant à Majunga, en faire toutes les escales (par les lignes annexes des Messageries Maritimes) et rayonner autour d’elles, puis, repartant de Majunga, traverser l’île du Nord au Sud, revenir sur Tananarive et aller prendre, à Tamatave, le paquebot pour la France.

Mais cet itinéraire (peu recommandable aux voyageurs craignant la mer) serait de très longue durée, et il ne faut pas négliger que le débarquement et l’embarquement dans les rades foraines de la côte Est sont souvent difficiles, parfois impossibles, en raison des barres.

L’itinéraire conseillé ci-après donnera une vue d’ensemble suffisante de la grande île ; il a l’avantage de réduire au minimum les traversées et convient mieux aux voyageurs disposant d’un temps limité :

De Majunga, à Tamatave, par le paquebot venant de France (escales : Nosy-Bé, Diégo-Suarez) ;

De Tamatave à Tananarive, par le chemin de fer ou par la route ;         |

En auto, de Tananarive à Mananjary, Fianarantsoa, Tuléar, Fort-Dauphin, Ihosy, Farafangana, Ihosy, Tananarive ;

De Tananarive à Majunga, en auto.

Ce programme peut être facilement réalisé en trois mois à compter du départ de Marseille.

Époque du voyage. — La meilleure époque pour visiter la colonie est la saison fraîche, d’avril à novembre ; la douceur de la température (Tananarive, de 6° à 23° ; Tamatave, de 14° à 26° 3) rend les déplacements peu pénibles et permet même les excursions à pied (chasse). Par ailleurs, durant cette période (sèche dans la plupart des régions), toutes les routes praticables aux automobiles sont en très bon état.

C’est donc au printemps qu’il conviendra de s’embarquer pour Madagascar ; le mois d’avril — pendant lequel la traversée de la Mer Rouge est supportable — est particulièrement indiqué pour le départ du touriste qui désire voyager aussi confortablement que possible.

Préparation du voyage. — Retenir sa place sur le paquebot un mois à l’avance (Compagnie des Messageries Maritimes, 13, boulevard de la Madeleine, à Paris, et 3, place Sadi-Carnot, à Marseille; Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation, 10, rue de Châteaudun, à Paris).

Se faire ouvrir un compte dans une des banques qui sont une succursale ou une agence dans la colonie ; le banques permettent, en général, l’usage des lettres de crédit..

Constituer deux gardes-robes : l’une pour les hauts plateaux (vêtement demi-saison, pardessus léger, smoking de drap, chapeau de feutre, sous-vêtement de tricot), l’autre pour la côte (complet et smoking de toile blanche, costumes de toile kaki, manteau imperméable), casque colonial, en liège, à bords larges, ceinture de flanelle, lunettes à verres fumés ou teintés en jaune. En-cas, préservant de la pluie comme du soleil.

Si l’on a l’intention de camper en dehors des centres, se pourvoir d’un lit de camp avec matelas en kapok et moustiquaire, d’une cantine-popote avec ustensiles de cuisine, vaisselle, bouteille filtrante, thermos, photophore… d’une table et d’une chaise pliante, d’un seau.

Les chasseurs feront bien d’emporter des munitions, qu’on ne peut se procurer que dans les principaux centres.

Les amateurs de photographies devront également avoir leur approvisionnement de plaques ou films, s ’ils ont un appareil de format peu courant.

Il sera bon d’avoir une petite trousse de pharmacie, en vue de tournées en pays écarté des villes (quinine, aspirine, teinture d’iode, alcali, élixir parégorique, laxatifs, coton hydrophile, ouate thermogène, etc…)

Agencer ses bagages de façon à ne pas avoir de colis pesant plus de 25 kilos, pour le cas où, au hasard des excursions, il faudrait avoir recours au portage à dos d’homme.

Budget de voyage. — Les dépenses occasionnées par un voyage à Madagascar (séjour compris) ne peuvent être fixées que très approximativement. Abstraction faite du prix de la traversée, on peut estimer la dépense journalière d’un touriste moyen à 100 francs. Cette dépense s’élèvera dans des proportions assez importantes si l’on fait, seul, de grandes courses en automobile particulière.

Prix du voyage sur les paquebots des Compagnies de navigation desservant Madagascar (port de débarquement Tamatave) :

1° En 1er classe, sur paquebot des Messageries Maritimes, le prix du billet est de 12.589 fr. 50 ; en 2e  classe 9.421 fr. 50 ; en 3e classe 5.225 francs ; en 4e classe (pont) 4.402 francs. La Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation effectue également un service régulier. Ses tarifs sont sensiblement les mêmes que ceux des Messageries Maritimes avec la différence toutefois que les 1re classes de la Compagnie Havraise correspondent aux 2e  classes des Messageries.

Pour le retour, réduction de 25 % sur le prix de la traversée.

Ces prix ne sont donnés qu’à titre d’indication, et ils ont pu subir des modifications. 11 importe donc de se renseigner auprès des Compagnies de Navigation.

Une fois par an, la Compagnie des Messageries Maritimes organise une croisière à Madagascar, à la Réunion, à Maurice. Le coût de ce voyage, qui dure deux mois était en 1938 de 15.000 francs en 1re classe et de 12.000 francs en 2e classe.

 

HOTELS-RESTAURANTS (extraits de Madagascar, la grande île, publié 1939)

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Il n’y a pas, à Madagascar, d’hôtels de grand luxe.
Majunga. Diégo-Suarez, Tamatave, Tananarive, Antsirabe et Maevatanana sont actuellement dotés d’établissements bien tenus (prix variant de 40 à 50 francs par jour pour la chambre et la pension sans vin ; le prix de la chambre est majoré pour le voyageur qui ne prend pas ses repas à l’hôtel).
Des hôtels de deuxième ordre existent dans les villes énumérées plus haut, ainsi que dans les centres ci-après :
Comores: Dzaoudzi et Mutsamudu;
Région de Diégo-Suarez : Ambilobe;
Région de Tamatave : Tampina, Brickaville, Anivorano, Vatomandry
Région de Tananarive : Moramanga, Andreba, Ambatondrazaka, Manjakandriana, Mahitsy, Ankazobe, Arivonimano, Miarinarivo, Soavinandriana, Tsiroanomandidy, Faratsiho Region de Fianarantsoa: Ambositra, Ambohimahasoa, Fianarantsoa, Ambalavao, lfanadiana, Mananjary, Manakara;
Région de Tuléar : Tuléar, Manja, Morombe; Région de Fort-Dauphin: Fort Dauphin, Betroka, Ihosy, Ivohibe;
Région de Morondova Morondava, Belo-sur-Tsiribihina, Maintirano;
Région de Majunga : Marovoay, Port-Bergé, Mananika, Andriba, Mahatsinjo.
Dans tous ces hôtels, la cuisine n’offre rien de particulier ; elle est à peu près la même qu’en France.
Il n’existe pas de stations classées dans la colonie et il n’est perçu de taxe de séjour dans aucun centre.
M. Léon Cayla, en vue de favoriser le développement de l’industrie hôtelière à Madagascar a pris, à la date 20 juin 1934, un arrêté attribuant des primes qui varient selon l’importance des améliorations apportées par les hôteliers dans leurs établissements en ce qui concerne les conditions d’hygiène et de modernisme.

Madagascar en 1937

EXPLOITATION DES LIGNES INTÉRIEURES, POUR LE COURRIER ET LE FRET SEULEMENT, PAR LE SERVICE DE L’AERONAUTIQUE CIVILE DE MADAGASCAR EN 1937

Madagascar en 1937

Madagascar en 1937

L’avion du Service « Air-Afrique en provenance de la Métropole arrive, comme nous l’avons indiqué, le samedi matin. Le courrier est aussitôt distribué dans Tananarive ce qui permet aux Directeurs des Grandes Sociétés et Maisons de Commerce de donner aussitôt des ordres à leurs agents répartis dans l’Île. Les avions des lignes intérieures partent, en effet, de Tananarive le samedi après-midi, quand les conditions atmosphériques et l’heure d’arrivée de l’avion de la Régie Air-Atrique » le permettent.

A la même heure, les deux avions qui assurent ce service partent, l’un vers le Nord, pour toucher successivement Majunga, Port-Bergé, Antsohihy, Analalava, Ambanja, Ambilobé, Diégo-Suarez, Vohémar et Sahambava où il arrive dans l’après-midi du dimanche, à 15 h. 15.

L’autre, vers l’Ouest et le Sud, en passant successivement par Arivonimamo, Tsiroanomandidy, Ankavandra, Miandrivazo, Belo-sur-Tsiribihina, Morondava, Manja, Morombé, Tuléar, Betioky, Ampanihy, Behara (près Fort-Dauphin) Bétroka, Ihosy.

A l’aller, ces avions transportent le courrier venant d’Europe. Au retour, ils drainent le courrier pour Tananarive et pour l’Europe, un battement de trois jours permettant aux Colons éloignés et isolés de répondre courrier par par courrier. Au cours de l’année 1937, il a été transporté sur la ligne du Nord, qui fonctionne depuis le 1er janvier 1937, 13.240 kilogrammes de courrier et 1.608 kilogrammes de frêt.

Sur la ligne du Sud, ouverte au trafic le 31 octobre 1937, 1.984 kilogrammes de courrier et 995 kilogrammes de frêt. Ces chiffres témoignent du succès et de l’utilité des deux lignes intérieures.

Rabanes à Madagascar

La production et l’exportation de l’artisanat en rabane était une activité majeure à Madagascar dans le passé.

Le livre ‚Madagascar, la Grande Ile‘, publié 1939, en parle:

Artisanat Madagascar 1939_rabane

Madagascar 1939_rabane

RABANES

Centres de production : côte Est : Maroantsetra, Tamatave, Vatomandry, Mahanoro, Mananjary, Manakara, Farafangana, Vangaindrano, lfanadiana, Antalaha ; intérieur : Tananarive,  Maevatanana.

Divers types :
a) rabane betsimisaraka rayées dans le sens de la longueur de bandes voyantes ;
b) rabanes tsimihety, également rayées, mais de bandes plus étroites et de couleurs plus variées que les précédentes ;
c) rabanes sakalaves, blanches ou rayées de blanc, rouge et noir ;
d) rabanes menabe, dans lesquelles la couleur rouge  domine, mais qui  comportent  aussi des raies  noires et blanches ;
e) rabanes jabo, qui sont confectionnées sur !es hauts plateaux : ce sont des rabanes de raphia et coton ou raphia et soie.

Pays importateurs de rabanes : France, Réunion, Allemagne, Italic, lndo-chine.

Quantités exportées de Madagascar en 1937 : 477 quintaux, représentant  une valeur de 626.000 francs.

Du livre : Madagascar, la grande ile, publié 1939, page 108

chapeaux de paille

La production et l’exportation de chapeaux de paille étaient une activité majeure à Madagascar dans les années 1920 / 1930.

Madagascar la grande ile 1939

Madagascar la grande ile 1939

Le livre ‚Madagascar, la Grande Ile‘, publié 1939, en parle:

CHAPEAUX DE PAILLE

Centre de production dans la colonie : Tananarive, Majunga, Diégo-Suarez, Fianarantsoa, Fort-Dauphin, TuIéar, Morondava, Nossi-Bé.

Divers types de pailles employés :
a) paille manarana, fournie par le palmier Ravenoa ;
b) paille ahibano, fournie par une cypéracée : le Cyperus medicaulis, employée pour la confection de la plupart des chapeaux exportés ;
c) paille penjy, produite par une cypéracée de la côte Est (Lepironia mucronata) ;
d) paille  voatokana,  tirée en  général  du «dara» (Phoenix reclinata) ;
e) paille taindrodrota, foumie par ne graminée : le Sporolobus indicus ;
f) paille d’agave americana.

Alors que les chapeaux manarana, ahibano, penjy, taindrodrota et voatokana  sont tressés, ceux d’agave, dénommés a tort «chapeaux aloès», sont cousus.

En 1937, il a été exporté de Madagascar 104.631 pièces de chapeaux de paille tressée, valant 239.000 francs. Principaux pays importateurs : France, Angleterre, Allemagne.

Du livre : Madagascar, la grande ile, publié 1939, page 107

Madagascar: les ponts sur les rivières de Betsiboka et de Kamoro

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Madagascar: les ponts sur les rivières de Betsiboka et de Kamoro

Au départ d’Antananarivo, la route nationale 4 (RN4), qui mène vers le nord, passe par la ville de Maevatanana. Cette bourgade est considérée comme la frontière des hauts plateaux et de la plaine côtière. Maevatanana est également la capitale de la région de Betsiboka. Homonyme du fleuve, la région de Betsiboka traverse le territoire dans la direction Sud au Nord.

La petite ville de Maevatanana se trouve à seulement 70 mètres d’altitude, à l’Est de la rivière d’Ikopa; celle-ci approvisionne la capitale en eau potable. A 40 km au nord de Maevatanana, l’Ikopa se jette dans le fleuve de Betsiboka, qui à son tour se jette dans le grand delta intérieur de Majunga.

Madagascar: les ponts sur les rivières de Betsiboka et de Kamoro

Le pont sur le fleuve de Betsiboka
A 20 km à l’Est de la ville de Maevatanana, au PK 336 + 700, un pont rectiligne en acier surplombe le fleuve déchainé de Betsiboka.
A cet endroit, en 1934, un premier pont suspendu, d’une portée de 130 mètres, a été construit par une entreprise française du nom de Leinekugel Le Coq.

Madagascar_Betsiboka_pont

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En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce pont suspendu a été endommagé par les troupes de Vichy qui battaient en retraite.

La partie centrale du pont était dans l’eau. Mais le 11 Septembre 1942, les armées britannique et sud-africaine, en approche, ont quand même pu emprunter la chaussée effondrée ; et cela malgré les bombardements de l’armée française de Vichy.

Le pont en fer, gravement endommagé pendant la guerre, a été démoli. Et un simple pont métallique, de style Bailey, avec des entretoises métalliques en forme de treillis, a été construit au même endroit.

Le pont, à voie unique, d’une longueur de 280 mètres, fonctionne toujours et a été rénové en 2015. Ce pont relie la route nationale 4 et montre un paysage spectaculaire sur les cascades et les rapides qui débouchent progressivement dans la gorge du fleuve de Betsiboka. Pendant la saison des pluies, lors des crues, le fleuve se déchaîne et d’énormes quantités d’eau se jettent vertigineusement sur les rochers en formant de la mousse. Un moment exceptionnel ! En saison sèche, les eaux sont moins tumultueuses. Toutefois, elles restent de couleur rouge, la couleur de l’érosion.

 

Madagascar: les ponts sur les rivières de Betsiboka et de Kamoro
Le pont sur la rivière Kamoro

Madagascar_Kamoro

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Au PK 406, l’imposant pont suspendu surplombe la rivière de Kamoro à 206,5 mètres. Il a été également construit par la société Gaston Leinekugel Le Cocq.
(L’entreprise a construit trois ponts suspendus en fer à Madagascar entre 1931 et 1934 : Mananjary, Betsiboka et Kamoro.)

Le pont suspendu sur la rivière de Kamoro a une portée de 206,5 mètres. Les 12 câbles de fixation passent sur les deux pylônes métalliques de 22,7 mètres au dessus de la chaussée. Les suspentes posées sur les 2 chaussées maintiennent les câbles suspendus et sont fixées avec des sellettes.
Le solide pont a été construit avec 876 tonnes de fer. Alors qu’un pylône a été bâti sur un soubassement près du rivage, l’autre repose sur un mur de soutènement. De là, un pont d’accès de 56 mètres débouche sur la route. Et la chaussée, de 4 mètres de large et d’une longueur totale de 262,5 mètres, empêchait depuis toujours les voitures de se croiser.
Le pont vieillissait peu à peu. Il formait de plus en plus un « goulot d’étranglement » à voie unique entre la capitale et le nord, à travers lequel environ 1000 véhicules se frayaient un chemin chaque jour. Il n’y avait pas d’autre alternative : c’était le seul pont sur les 145 km le long du fleuve Kamoro.

L’image du pont suspendu de Kamoro illustre les nouveaux billets de banque de 1000 Ariary, en Septembre 2017.

En 2017, ce pont bien usé a été rénové par l’entreprise Eiffage TP. La rénovation était financée par la Banque Mondiale.

La Société Eiffage est un conglomérat français, créé en 1993 par fusion, aux origines duquel appartient, avec de nombreuses autres entreprises de construction, la société Gustave Eiffel (Tour Eiffel à Paris).
Le pont est un témoignage de la culture industrielle et mérite d’être préservé.
Malgré que ce pont n’ait pas été construit par Eiffel, la population l’a quand même surnommé « le pont Eiffel » en raison de son architecture en fer.

Eiffage TP a également obtenu le contrat de construction d’un nouveau pont de 265,5 mètres de long, à proximité de l’ancien pont. Cette construction a aussi été financée par la Banque Mondiale. Les travaux ont duré deux ans et se sont déroulés sans aucun incident.
Ses piliers en béton, qui dépassent de 36 mètres au-dessus de la chaussée, semblent plus légers et plus fragiles que les pylônes de fer à côté. La chaussée à deux voies, large de 7 mètres, s’étend sur 206 mètres entre les piliers et un lit de fer boulonné. 80 kilomètres de câbles en acier ont été nécessaires et 4 600 m3 de béton ont été utilisés.

Le nouveau pont suspendu a été construit à 14 mètres, seulement, de l’ancien pont.
Le nouveau pont fut inauguré le 17 juillet 2017. Et le président de la République de l’époque a déclaré : «Les deux édifices symbolisent le passé et l’avenir. Nous ne devons pas oublier ce qui a été fait dans le passé pour continuer le développement de notre pays ».

train Fianarantsoa-Côte Est en 1966

Le train FCE (Fianarantsoa-Côte Est) est un chemin de fer de 163 km qui relie Fianarantsoa avec Manakara

Le Guide Bleu dit ce qui suit au sujet du train Fianarantsoa-Côte Est en 1968 :

DE FIANARANTSOA A MANAKARA

Ligne F. C. E. : 163,3 km; service assuré trois fois par semaine par autorail avec remorque en 4 h à 4 h 30; fauteuils inclinables et bar.

train Fianarantsoa-Côte Est, Madagascar, en 2020

train Fianarantsoa-Côte Est, Madagascar, en 2020

Cette ligne commencée en 1926 ne fut mise en exploitation qu’en avril 1936. D’énormes difficultés d’exécution durent être surmontées car le flanc et des hauts-plateaux Betsileo est très abrupt et ne comporte aucun palier intermédiaire. Partant de Manakara à l’altitude de 4 m, la voie ferrée atteint Fianarantsoa à 1 100 m d’altitude. Ce tracé est beaucoup plus réduit que celui de la ligne Tananarive-Tamatave et la rampe maximale est encore plus sévère que celle adoptée sur le T. C. E. (35 mm par mètre au lieu de 25 mm).

Au départ de Fianarantsoa, la voie ferrée et la route de Tananarive se côtoient et traversent la zone industrielle et les faubourgs nord de la ville. La Matsiatra, rivière dont les eaux se déversent dans le canal de Mozambique, est franchie au km 8 par un bel ouvrage mixte rail-route de 172 m de longueur. On peut apercevoir sur la gauche la colline sacrée de Vohimasina et la résidence des anciens rois du Betsileo, vers l’amont une importante conserverie de viande.

train Fianarantsoa-Côte Est en 1966
la sortie de la gare de Forgeot, la voie ferrée se sépare de la route de Tananarive, décrit une vaste courbe en passant devant les logements de la cité ouvrière du Réseau et s’éloigne vers l’Est à travers tanety (collines) et rizières. L’arrêt facultatif du P.K. 14,5 dessert Mahatsinjony où se traitent les jours de marché les plus grosses ventes de bétail de la région.

Après l’arrêt de Sahambavy qui dessert la Société Malgache des Tannins, le voyageur découvre sur sa droite un magnifique plan d’eau aménagé par le club nautique du Betsileo et bordé de coquettes villas. Un paysage monotone, égayé de bouquets de mimosa, se poursuit ensuite jusqu’à la ligne de partage des eaux de la zone forestière d‘Ampitambe avec, au P.K. 27, la source du Faraony.

Le terrain devient plus tourmenté et la station forestière d‘Ampamaherana avec son cadre reposant est atteinte peu après.

train Fianarantsoa-Côte Est, Madagascar

horaire du train Fianarantsoa-Côte Est, Madagascar, en 2020

A la gare de regroupement de (38,5 km) Ranomena, village réputé pour ses écrevisses, prend fin le palier du Betsileo que l’on vient de parcourir. La voie ferrée amorce maintenant la grande descente avec des déclivités de 35 ‰ laissant sur la gauche le grand rocher de Tsitondroina que les paysans du lieu se gardent de montrer du doigt pour ne point attirer «le courroux des dieux et la sécheresse».

Après avoir traversé le Tatamaly, le rail s’engoufre dans le plus long souterrain de la ligne avec ses 1072 m et débouche sur la falaise d’où l’on peut admirer l’un des plus beaux paysages de Madagascar avec sur la droite des rochers abrupts d’où dévalent torrents et ruisseaux et sur la gauche une étendue chaotique s’étendant à perte de vue. Pendant près d’une heure, ce site unique se tiendra sous les yeux. Des éperons sont contournés, 27 tunnels traversés, la voie ferrée s’accroche à la falaise par un tracé qui n’est que courbes et contre-courbes très serrées.

Du haut du rocher d‘Andrambovato, P.K. 45, qui dresse sa masse imposante vers le ciel, la mer peut être aperçue par temps clair. Les belles *chutes de la Mandriampotsy, P.K. 48, sont enjambées par un ouvrage en béton armé d’une seule portée. La voie ferrée est toujours accrochée au flanc de la falaise, tunnels, tranchées, murs de soutènement, aqueducs se succèdent au milieu d’une végétation très dense.

Après l’arrêt de Madiorano («eau claire») et le franchissement, au P.K. 58, d’un torrent par un ouvrage aux lignes harmonieuses, la forêt s’éclaircit et les premières plantations de caféiers apparaissent. On atteint alors Tolongoina, après avoir effectué la descente la plus importante de la ligne (différence d’altitude de 600 m sur 20 km).

62 km : Tolongoina (385 m d’altitude) chef-lieu de canton au coeur du pays Tanala, est un centre important de production de café. Une route permet d’atteindre la station thermale de Ranomafana (p. 190) et les chutes de la Namorona (p. 190). La chaleur devient plus intense et les bambous disputent le paysage aux ravinala (arbre du voyageur). Le tracé de la voie est toujours sinueux, 13 tunnels et 7 galeries couvertes vont se succéder. Arrêt à Amboanjobe puis à (82 km) Manampatrana, gare de croisement et de formation des trains et centre commercial (café, manioc, miel, cire) d’où une route part vers la riche sous-préfecture de Fort-Carnot (p. 192).

train Fianarantsoa-Côte Est en 1966
La voie ferrée s’étire maintenant et longe les collines recouvertes de ravinala pour atteindre la rivière Ionilahy enjambée au P.K. 90 par un élégant ouvrage de 137 m de longueur, à voûte parabolique en béton armé. Passé sur l’autre rive, le rail se faufile entre les éperons et les bas-fonds et arrive à Mahabaka, centre de production de café au confluent de l‘Ionilahy et du Faraony devenu une belle rivière navigable.

La voie ferrée longe la rive droite du Faraony pendant quelques kilomètres avant d’amorcer la dernière descente à partir de Fenomby (altitude 107 m) autre centre de collecte de café. La ligne redevient sinueuse, collines boisées, vallées profondes se succèdent. Au P.K. 112, le touriste portera son attention à droite sur un «nid d’aigle» Tanala groupant une trentaine de huttes alignées.

La descente s’adoucit et voici (118 km) Sahasinaka (alt. 25 m) centre administratif et commercial important. Le Faraony s’éloigne maintenant vers le nord-est tandis que la voie ferrée se poursuit vers l’est, passe sous le col de I‘Ankeba par un tunnel de 226 m puis sur un viaduc massif de 200 m de longueur, à voûtes en plein cintre.

train Fianarantsoa-Côte Est en 1966
Le paysage devient moins tourmenté et le dernier des 56 tunnels (P.K. 124) précède un terrain plus facile. Antaka et Dugommier, pays da bois de rose sont dépassés. Fichter et sa coopérative des pêcheurs est atteint au milieu d’un paysage monotone dans lequel on longe de temps à autre la route Fianarantsoa-Manakara. A la sortie de gare le touriste remarquera sur la gauche une grande construction an toit saillant, le Rova du Mpanjaka (chef) Antaimoro du lieu.

Les marais d‘Ambila avec la Station d’Essais et de Recherches agronomiques sont traversés ainsi que la Mananano puis les premières dunes apparaissent, l’océan n’est plus loin, voici le phare, le terrain d’aviation et c’est la gare terminus de (163,3 km) Manakara, p. 235.

train Fianarantsoa-Côte Est en 1966
PRIORI 2020, source : MADAGASCAR. Les guides bleus, Hachette Paris, 1968 ; pages 117 – 119

Analalava 1968

Le Guide Bleu dit ce qui suit au sujet d’Analalava en 1968 :

Madagascar_Guide Bleu S. 323_Analalava 1968

ESCALES DE L’OUEST

Exception faite de Majunga et de ses environs, les pays de l’Ouest situés au S. de la baie d’Ampasindava ne sont guère ouverts au tourisme. Les communications routières y sont longues et difficiles et le pays que l’on traverse pour se rendre des hauts plateaux vers la côte occidental présente un paysage de tanety dénudées d’une grande monotonie.

On trouvera, groupé dans ce chapitre, les ports et les bourgades de quelque importance de l’Ouest malgache ; on conseillera à l’homme d’affaires comme au touriste qui doit s’y rendre d’utiliser les lignes aériennes qui desservent cette région par un réseau très dense. Nous avons choisi pour décrire ces localités un ordre géographique du N. au S.

ANANALAVA (‘la longue forêt’ ; avion pour Majunga et Tananarive ; hôtel Varatraza, 6 ch. gîte d’étape), S.-P. de la province de Majunga, est construit sur une rade magnifique fermée par l’île de Nossi-Lava et les ^lots de Nossi-Lango et Nossi-Valiha ; Analalava est le siège d’une circonscription médicale, d’une circonscription d’élevage et d’un cours complémentaire.

Histoire.

Analalava était, bien avant l’arrivée des Français, la capitale d’une petite principauté Sakalava. Aux environs, une pointe de terre escarpée et boisée qui s’avance dans la rivière Loza s’appelle le Bois Sacré : c’est un haut-lieu qui fut le cadre de la dernière phase de la lutte des Sakalava de cette région contre les armées Merina, au XIXe siècle. Le prince sakalava et ses chefs se jetèrent dans la rivière pour échapper à la captivité et périrent noyés : ce bois sacré est depuis lors ‘fady’ pour tous les Sakalava.
Aorès la conquête, Analalava devint le ch.-lieu d’un cercle militaire, puis celui d’une province civile groupant cinq districts. C’est aujourd’hui une S.-P. dont la région couvre env. 6000 km2.

Economie.

Petit port, débouché des régions Tsimihety de l’intérieur. Production : raphia, paka, riz ; bovidés; exploration forestière ; pêche.

Tourisme.

– 1 Belles plages de sable fin tout le long de la rade : mer calme pendant de nombreux mois, fonds de coraux, eau très poissonneuse.
– 2 Jolies îles d’aspect océanien de Nossi-Valiha et Antanimora.
– 3 Grottes historiques dans les collines calcaires de Nossi-Lava et de la baie de Moramba.
– 4 Chants et danses Sakalava des Marovavy, danseuses attachées aux princesses locales.
(source : Guide bleu, Madagascar, 1968, page323)

Sainte Marie 1968

Le Guide Bleu dit ce qui suit au sujet de l’île de Sainte Marie en 1968 :

Madagascar_Guide Bleu S. 220-221_Sainte Marie 1968

Ambodifototra, «au pied de l’arbre appelé fototra»; avion pour Tamatave et Tananarive, pour Mananara et Maroantsetra, vedette pour Manompana; hôt. Chan Khwn, 4 ch., bains, rest., bien situé de devant la rade, Bety Plage, village touristique de 6 bungalows. ch.-lieu de l’ile, a été fondé en 1643 par Pronis et quelques colons qui prirent possession de toute l’île au nom de la Cie de l’Orient ; la maladie les décima et les rares survivants furent, plus tard, ramés à Fort-Dauphin par Flacourt.

Voir dans la ville et à proximité :

– Ancienne maison de force, auj. modernisée et transformée en caserne : vieille porte et mur d’enceinte (meurtrières et créneaux) datant de 1750 (ancien fortin); sur la porte, armes royales et armes de la Cie des Indes, date 1753. Beau *panorama sur l’îlot Madame, la rade de la baie des Forbans.

– Tombeau de Sylvain Roux : à côté de la vieille porte (gouverneur de l’ile).

– Monument Albrand édifié en souvenir de François Fortuné Joachim Albrand qui représenta la France à Sainte Marie pendant six ans ; ce monument est célèbre pour son épitaphe à la fois désuète, charmante et émouvante.

– îlot Madame : 1 près du débarcadère devant la résidence, *aquarium dont l’eau est renouvelée par la marée (poissons aux couleurs magnifiques ; deux tortues géantes) ; 2 monument surmonté d’une croix en fer forgé : les crânes des Français et des Anglais tués par les Hovas à Tamatave en 1845 y ont été déposés en 1854; on y lit l’inscription Hie capita jacent (le monument a été restauré en 1885 par les soins de la Division Navale de l’Océan Indien).

– petit Barachois : lieu où l’on peut prendre des bains de mer sans crainte des requins.

– baie des Forbans (à visiter de préférence avec une embarcation louée ä Ambodifototra). Au S. de la baie, aiguade où les voiliers venaient autrefois prendre de l’eau douce, et vestiges d’une ancienne piscine d’eau douce. – Un peu au-delà, presqu’ile avec Je vieux cimetière Saint-Pierre : tombeaux en ruines dont certains datent de 1820. Enfin cette baie est très agréable pour la navigation à voile et la pêche.

En dehors de ces promenades aux environs d’Ambodifotatra, on peut visiter l’ile par la route suivant trois directions différentes :

1° Route du Nord (30 km Jusqu’au phare Albrand). – Belle route avec de nombreux et jolis points de vue sur la côte souvent rocheuse, escarpée et découpée, avec ça et là de beaux promontoires, notamment (7 km) la Pointe la Marine d’où l’on domine toute la baie d’Ambodifotatra. Le phare Albrand, haut de 16 m et situé à 40 m au-dessus du niveau de la mer, est un excellent poste d’observation d’où le *panorama détend : – au N. ver l’extrême pointe de l’ile (à 6 km) ; – au S. sur toute l’ile Sainte Marie qui évoque un immense vaisseau ; – à ‘O. sur toute vers la ligne bleue de la côte malgache (à 40 km). – Un peu au-delà du phare (N.-E.), près du village d’Ambodiatafa, plage de sable fin dominée par une dune de plus de trente m et fermée en partie par une barrière déchiqueté de gneiss noirs sur lesquels la mer, toujours houleuse le long de cette côte, vient briser ses lames énormes.

2° Route du Sud (11 km jusqu’au terrain d’aviation). – S’entendre pour avoir une embarcation à la pointe S. pour traverser le détroit qui sépare l’ile Sainte Marie de la petite île des nattes : du phare Blévec, panorama sur l’épave du l’épave du «Cavalaire»; la ceinture de coraux, le canal et le S. de Sainte-Marie (éperon d’Ankarena).

3° Route de l’Est (21 km). – On longe presque constamment la côte orientale : beaux points de vue sur la mer aux couleurs toujours changeantes entre les récifs de coraux et la côte.
(source : Le guide Bleu Madagascar, 1968, page 222-223)

Morondava 1968

Le Guide Bleu dit ce qui suit au sujet de Morondava en 1968 :

Madagascar_Guide Bleu S. 326-327_Morondava 1968

Morondava 1968, Madagascar

MORONDAVA («aux longues rives»;   hôt.  :  Grand -Hotel, 11 ch., douches, brassage d’air,  tél.  14;  Techer, 16  ch., douches, tel. 88; avion pour Manja, Morombe et Tulear, pour Belo, Miandrivazo et Tananarive, pour Maintirano et Majunga,  piste pour Ambositra, pour Mahabo, pour Belo, 10 000 hab., commune et chef-lieu de Préfecture (province de  Tulear), est  située sur la côte dans le delta de la rivière du  même nom, réduit auj. deux bras dont l’un, le Kabatomena ou bras Sud, est généralement  à sec; c’est le seul port de quelque importance entre Majunga et Tulear. Morondava, construite sur une côte instable, est menacée par la mer : en effet avant la conquête, le lieudit Passe de Bethania se trouvait plus de 2 km de la mer et les plaines actuellement inondées de Mahamasy et de Betsipagnato étaient alors, dit-on, très fertiles et entièrement cultivées.

Histoire.

– Aux environs de 1820 (?), la première agglomération, fondée au S. du delta actuel, portait le nom de Bevondro en raison de la grande quantité de roseaux et de joncs qui l’entouraient : ce village a été englouti dans la la mer il y a plus de cent ans. Les Merina, dont les prétentions de  conquêtes s’étendaient jusqu’au littoral, installèrent des garnisons de contrôle sous le commandement d’un officier du Palais, Razapintsalama, et rayonnèrent autour des villages d’Androvabe et de Bevondro (1825-1835 ?).

Economie.

– Place commerciale autrefois très achalandée et rade foraine fréquenté, Morondava exporte du maïs des arachides et des pois du cap ainsi que les produits de l’élevage assez prospère en cette région.

Comme pour beaucoup d’établissements maritimes du Territoire, le «port» de Morondava n’existe pas ; c’est une simple rade foraine où les navires trouvent à un mille de la côte un bon mouillage entre les récifs, mais aucun abri.

Toutefois, Morondava a son port de batelage, Port-Bébé, établi dans le canal Hellot, un des bras du delta du fleuve Morondava avec un quai de 53 m récemment rempiété en palplanches métalliques et 60 m d’ancien quai en palplanches peuvent y accéder que quelques jours par mois. (Source: Guide Bleu Madagascar, 1968 page 326-327).

Antalaha 1968

Le Guide Bleu dit ce qui suit au sujet d’Antalaha en 1968 :

Madagascar_Guide Bleu S. 224-225_Antalaha 1968

ANTALAHA (avion pour Andapa, Sambava, Diégo, et pour Tamatave et Tananarive; hôt. Océan Plage, 11 ch. en bungalow, bains et douches, tél. 87; – Nouvel-Hôtel, 3 ch., douches; P. T. T., 15500 hab., Préfecture de la province de Diégo-Suarez, est bâtie sur le sable, le long de la côte, à une trentaine de kilomètres au N .-0 . du Cap Est, le point le plus oriental de la côte malgache.

Voir:

1. A ANTALAHA-VILLE. Promenade du bord de mer entre la résidence et le port de batelage; – station météorologique située sur un mamelon, à l’O. de la ville (*panorama magnifique sur la ville entière, ses environs immédiats et la rade foraine).

2. Aux ENVI­RONS D’ANTALAHA.

– La *vallée de l‘ Ankavanana (praticable en jeep jusqu’à Sarahandrano, à env. 70 km) est l’une des promenades les plus touristiques de Madagascar; la vallée est de plus en plus encaissée à mesure que l’on approche d‘ Andapa (on peut s’y rendre à pied), et le paysage forestier est magnifiquement sauvage; de peuple­ ment récent, la région offre de nombreuses possibilités de ravitaille­ ment;

– le phare de Cap-Est (40 km S. d’Antalaha) est un site historique : c’est là qu’eurent lieu les premières implantations européennes sur la côte orientale; l’aventurier Benyowski y fut tué au XYIIIè s. (sa tombe n’a jamais été retrouvée); il est recommandé de longer la côte en pirogue à voile, à l’abri du récif où l’on pourra pratiquer la pêche sous-marine (ravitaillement possible à  Ambohitralanana, à 35 km d‘ Antalaha;

– station d’essai de la vanille, à 20 km sur  la route de Maromandia;

– le lac  d’Ampahana (à 20 km, sur la route de Sambava), déversoir de plusieurs petites rivières, séparé de la mer par une petite langue de terre, c’est le paradis des chasseurs de sauvagine; on peut se procurer pirogues et piroguiers au village d’Ampahana (s’adresser au chef de canton); le gibier d’eau comprend de nombreuses sarcelles, parfois difficiles à approcher, des canards à bosse et des oies sauvages; nombreux crocodiles; pêche abondantes (crabes).
(source : Guide Bleu Madagascar 1968 page 225)