Ma vie dans mon village natal

MA VIE DANS MON VILLAGE NATAL… comparée à ma vie en ville !

Tout d’abord, sachez qu’il y a une grande différence entre une ville et un village à Madagascar, donc également dans le déroulement de ma vie quotidienne…

Ma vie dans mon village natalMon village natal est un petit village d’environ 2000 personnes. Il se situe au bord de l’Océan Indien, sur la Côte Est de Madagscar. Toutes les maisons sont construites en «falafa et en fontsy » (feuilles de palmiers et branchages naturels). Seuls les bureaux des autorités sont construits en dur (en béton). La plupart des villageois vivent de la pêche et de l’agriculture.

Comme mon village est petit, tout le monde se connaît, des enfants aux grandes personnes. Dans cette petite société, le « fihavanana, fifanajana » (la fraternité et le respect) sont intacts ; tout le monde me dit bonjour lorsqu’on se croise, même ceux que je ne fréquente pas.

Ma vie dans mon village natal

Pour moi, la vie est assez facile dans ce village, car les gens s’entraident et si j’ai besoin de quelque chose comme de la salade ou des brèdes, il suffit d’en demander au voisin avec politesse et il en donnera gratuitement. Comme je le disais, les villageois valorisent le fihavanana. Ainsi, si par malheur quelqu’un se trouve dans une situation délicate, les villageois s’entraident pour le soutenir et si un bonheur ou une bonne nouvelle arrive, tout le monde s’en réjouit. De plus, les villageois défendent ensemble leurs intérêts communs, comme la sécurité, par exemple.

Ma vie dans mon village natal: attraper des poissonsLà-bas, je trouve toujours quelque chose à faire : après avoir fait toutes les corvées de la maison, je vais au bord de la mer pour aider les pêcheurs à tirer leur pirogue à leur retour de la pêche. En contrepartie, ils me donnent des poissons, ce qui suffira pour préparer un repas pour toute ma famille.

D’ailleurs, toutes mes amis d’enfance se retrouvent sur la plage, et si nous n’avons rien à faire, nous allons dans la forêt pour trouver quelque chose à manger. Je trouve que la vie dans mon village est beaucoup plus simple et agréable que dans une ville.

Ma vie dans mon village natal: avec la pirogue dans le canalTout n’est pas parfait, bien sûr… Comme c’est un petit village et qu’il est un peu loin de la ville, nous ne trouvons pas tout ce que nous cherchons : nous ne trouvons pas de légumes au marché tous les jours, et nous n’avons pas l’électricité, ni l’internet…

Mais malgré tout, j’ai beaucoup d’estime pour mon village, et je trouve que ma vie est beaucoup plus facile quand je suis là-bas.

En comparaison, la vie en ville est assez compliquée. Tout d’abord, la ville où je fais mes études est une grande ville, très étalée. Pour moi tout est nouveau : le quotidien, la société ne sont pas du tout pareils à ceux du village.

Au niveau de la société, le « fihavanana » n’est pas du tout primordial, les gens le prennent légèrement. D’ailleurs, tout se paye en ville, même la moindre chose, nous ne pouvons rien obtenir gratuitement !

Comme ma famille ne possède ni maison ni appartement en ville, il a fallu que je loue une maison. Il me faut donc payer le loyer et l’électricité tous les mois…. Si je dois sortir quelque part, il me faut prendre un bus ou un taxi si c’est très loin.

Et puis la routine est toujours la même : puisque j’habite toute seule, je m’occupe tout, donc il faut faire ceci, il faut faire cela. Et quand je suis très pressée, il faut encore prendre en compte les embouteillages permanents qui me retardent pour me rendre à la fac.

De plus, la sécurité aussi est très problématique dans une grande ville :  il ne faut pas marcher toute seule le soir, car cela pourrait mal tourner. Ainsi, si nous avons parfois des cours le soir, je m’inquiète beaucoup en rentrant. Car le comble, en ville, est que même si des gens te voient te faire voler par des malfaiteurs, ils ne viennent pas à ton secours et font semblant de n’avoir rien vu. Et il faut aussi savoir choisir ses amis, et se méfier de ceux qui risquent de t’entraîner dans les problèmes !

Ma vie dans mon village natal: baignade dans le fleuveBref, c’est vrai que je trouve en ville des choses que je n’ai pas dans mon village, par exemple toutes sortes de loisirs, des bibliothèques, internet…

Mais malgré tout cela, je préfère ma vie dans mon village natal; pour moi, la vie est trop dure en ville par rapport au village, car là-bas, je ne paye pas de facture et je ne m’inquiète de rien !

Betsy

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